Boys don’t cry, de Malorie Blackman

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

Titre : Boys don’t cry
Auteur : Malorie Blackman
Date de Parution : 19 octobre 2011
Éditeur : Milan – Macadam
Nombre de Pages : 286
Prix : 12,50 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira les portes de l’université. De sa future vie. Celle dont il a toujours rêvé. Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n’est pas le facteur, c’est Mélanie. Son ex-copine, dont il n’a plus entendu parler depuis des mois. Avec un bébé. Le sien. Le leur. Etre père à 17 ans ? Il y a de quoi pleurer. Mais les garçons ne pleurent jamais…

5+++⌧ CHRONIQUE ⌧

Dans les premières pages, j’ai été un peu déstabilisée par le passage de Dante à Adam, justement parce que je ne connaissais encore rien des protagonistes. Mais j’ai très vite pris le pli et même si les narrations du point de vue du petit frère sont plus rares puisque l’histoire est en effet centrée sur le duo Dante-Emma, j’y ai pris goût car en dépit de leurs petites tailles, elles étaient terriblement pertinentes. Des phrases chocs.

Ce roman m’a tellement touchée que je me suis vue obligée de revoir mon classement pour ajouter la notion de coup de cœur. Au-delà de l’histoire même, ce sont les personnages qui m’ont le plus interpellée. Ils sont si attachants, si vrais, si touchants. Ils ne sont pas parfaits, juste humains. Et c’est ce qui selon moi fait la force de ce livre. Il est facile de s’identifier, de les imaginer avec précision, on vit les épreuves qu’ils traversent à travers leurs yeux et leurs réactions sonnent avec une véracité que je n’avais plus ressentie depuis un moment dans mes lectures.

Dante – Complètement dépassé dans les premières pages, paniqué, cherchant à tout prix la moindre échappatoire, il va petit à petit réaliser que même si sa vie a pris un tournant pour le moins inattendu, l’obligeant à revoir ses priorités, elle est pourtant loin de se retrouver gâchée à tout jamais comme il l’avait d’abord cru. Il passe par toute une myriade de réactions, allant du déni, de l’abattement, de la… honte, à un attachement sans faille. On le sent mûrir au fil du récit, il grandit, prend ses responsabilités, assume envers et contre tout/tous.

Adam – Contrairement à son frère, on passe d’un caractère enjoué, optimiste, prêt à déjouer le moindre obstacle à une coquille vide. Il est homosexuel et n’a pas peur de le dire tout haut, quand bien même cela gêne son entourage. Pour Dante, ce n’est qu’une phase qu’il traverse. Le père, lui, joue plutôt à l’autruche. La fin m’a vraiment surprise, je ne m’attendais pas à un tel drame. Mais là encore, Malorie Blackman a su dépeindre avec une vérité criante la psychologie humaine dans toute sa complexité. Elle a su nous montrer comme nos pensées étaient fragiles et pouvaient à tout instant basculer d’un extrême à l’autre.

Tyler –  Père un peu bourru ayant élevé seul ses deux fils à la mort de sa femme. Je l’ai d’emblée trouvé assez dur mais comme pour les autres personnages, il évolue, on découvre une autre facette qu’il était persuadé devoir cacher aux autres mais qu’il ouvrira enfin au grand jour grâce à l’aide de la tante Jackie, un peu acerbe mais qui a finalement un grand cœur et qui sait être là quand on a besoin d’elle.

Puis il y a Mélanie si dépassée, désemparée, Colette tellement accrochée à ses rêves d’avenir qu’elle n’hésite pas à compromettre la situation de son petit-ami, Josh qui refuse d’assumer sa vraie personnalité…

Et bien sûr, Emma. Tellement mignonne. Une petite fille dont hier encore ils ignoraient tout de son existence et qui pourtant va petit à petit devenir le ciment de cette famille qui aurait très certainement volé en éclats sans elle. Par ses sourires, sa joie de vivre, son innocence, son amour donné aux autres sans le moindre jugement, sans la moindre condition, elle va redonner l’espoir aux autres, et même si le final nous arrache quelques larmes, on ne ressent toutefois pas d’amertume. On sent que le pire est derrière eux et qu’ils vont s’en sortir, envers et contre tout.

Une œuvre au contexte simple et d’actualité. Un appel à la tolérance déchirant. Des personnages inoubliables…

⌧ EXTRAITS ⌧

► Les occasions sont à chaque coin de rue, mais l’opportunité ne frappe qu’une fois à ta porte.
 
► Certains jours, les souvenirs m’enveloppaient comme une couverture chaude et douillette. D’autres jours, ils étaient comme des fils barbelés. Comment les mêmes souvenirs pouvaient-ils provoquer des sensations si différentes?
Aujourd’hui, je pensais à ma mère.
Et ça faisait mal.
 
► Tu arrives à prononcer le mot contraception où il y a trop de syllabes pour toi ?
 
► Quand enfin ça s’est arrêté, j’étais épuisé. Je me suis promis que la prochain fois que je passerai à la pharmacie, j’achèterai une boîte de préservatifs à mon frère. Même si ça équivalait à fermer la porte de la bergerie une fois que le loup était entré.
 
► Quand j’avais acheté mon téléphone, on m’avait fourni une notice.
Quand papa avait acheté l’ordinateur familial, on lui avait fourni un mode d’emploi.
Quand Mélanie m’avait mis Emma sur les bras, je n’avais eu ni manuel, ni explication, ni mise à niveau. Rien.

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