Et après tout ça, l’amour ! – Stéphanie EXBRAYAT

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

● Titre : Et après tout ça, l’amour !
● Auteur : Stéphanie EXBRAYAT
● Parution : 25 Juin 2020
● Éditeur : Robert Laffont
● Pagination : 306
● Prix : 20 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

Il ne manque qu’une chose à Marion, trentenaire parisienne aussi maladroite qu’attachante : l’amour. Sur Internet, elle fait la connaissance de Jérémy, beau, gentil, mais étrangement secret. Elle veut se persuader qu’il est « l’homme de sa vie ». Le jour où Damien vient, littéralement, frapper à sa porte, et la découvre en pyjama, masque à l’argile sur le visage et chocolat à la main, tout se complique…

De péripéties en quiproquos, la quête d’amour de Marion s’annonce pleine de surprises.

⌧ EXTRAIT ⌧

« J’enfile un bandeau marron pour éviter que mes cheveux soient pleins d’argile et commence à asperger mon visage d’eau quand la sonnerie de la porte d’entrée retentit de nouveau. Mais c’est pas vrai ! Qu’est-ce que c’est encore ? En relevant la tête face au miroir, je me fais peur. On dirait Fiona, la femme de Shrek. Le mélange eau et argile dégouline, c’est une horreur. Je retourne vers la porte sans prendre le temps de m’essuyer les mains.
— Qui est-ce ? je crie, énervée, sans même regarder par le judas.
— C’est moi… Enfin, c’est à nouveau l’ami de votre voisine. J’ai oublié mon téléphone chez elle. Pouvez-vous me repasser les clés ? Je vais juste le récupérer et je vous les rends.
—  Oh, mais vous alors ! Je vous ai dit que je ne suis pas visible.
— Je ferme les yeux, promis !
— Vous êtes pénible, hein !
— Oui, je sais… On me le dit souvent…
Malgré moi j’ai envie de sourire. J’attrape les clés, et entrouvre la porte juste assez pour passer mon bras et lui tendre le trousseau. »

⌧ CHRONIQUE ⌧

Parue au début de l’été, cette comédie romantique a tout pour séduire les fans du genre. La plume de Stéphanie Exbrayat est fraîche, moderne et emportée. À travers quelques références populaires, elle s’ancre parfaitement dans l’air du temps. Marion, l’héroïne, est attachante. Ses petits défauts la rendent accessible, elle est comme vous et moi. Esthéticienne dans la capitale, avec ses rondeurs, elle nous dévoile les coulisses parfois sombres de la profession. Déjeuner sur le pouce le midi, un verre avec une collègue pour s’épancher le soir, une patronne stricte, des gestes déplacés de la part de certains clients… Pourtant, elle ne se laisse pas abattre et rempile, le sourire aux lèvres, chaque fois que ça lui est humainement possible.

En dehors de ses heures de travail, Marion enchaîne les (mauvais) rendez-vous sur un site de rencontre. Elle cherche l’amour, le grand, le vrai, comme au cinéma. Mais son horloge biologique tourne autant que son envie de devenir maman se fait pressante. Alors – un peu par dépit, il faut l’avouer – elle fait tout pour que ça marche avec Jérémy, le dernier élu en date. Même s’il manque l’étincelle et la certitude qui va avec. Elle se dit qu’à force de se le répéter, elle finira par se convaincre qu’il est fait pour elle. Cela m’a fait de la peine, qu’elle puisse se contenter d’une relation qui ne l’emballe pas, et pourtant, combien de femmes ai-je croisées sur les chemins de la vie, faisant ce même choix de la sécurité ? Heureusement pour Marion, le hasard va venir bousculer tout ça. Un bel inconnu va faire irruption sur le seuil de son appartement. Un grand coup de pied dans la fourmilière plus tard, et la voici contrainte de chambouler son quotidien, ses petits & grands projets. Et si l’amour, le grand, le vrai, était précisément celui que l’on n’attendait plus ?

Dans ce roman, Stéphanie Exbrayat joue sur l’image que l’on peut se faire d’une trentenaire célibataire. Marion vit dans un tout petit appartement parisien, avec une jeune voisine qu’elle ne peut pas encadrer, de l’autre côté du palier. Elle a un chat pour lui tenir compagnie la journée, et un pot de glace pour la consoler la nuit. Le tout affublé d’un complexe d’infériorité à tous les étages : au travail, en amitié, en amour et en famille. Car Marion n’a pas le physique des stars de cinéma, elle est ordinaire et sa sœur s’acharne à la mettre plus bas que terre, en lui frottant le nez sur tout ce qu’elle pense lui faire défaut. Alors que Marion est une femme maladroite, certes, mais énergique, farfelue et débrouillarde, à un incident d’autoroute près. Elle a le cœur sur la main, comme le prouve sa volonté de se rapprocher de sa grand-mère que l’âge commence à éprouver.

Marion, au final, c’est un peu notre Bridget Jones du XXIème siècle. Elle se retrouve dans des situations abracadabrantesques, pile quand elle s’était mise en tête de dévorer une tablette de chocolat avec un masque d’argile sur le museau. Ses constantes remises en question et sa tendance au complotisme auraient pu devenir lassantes, mais l’autrice a su parfaitement doser le tout, rendant ses péripéties amusantes et/ou touchantes sans tomber dans la caricature, pour mieux flâner avec la chick-lit. Une très bonne lecture estivale qui saura vous mettre le sourire aux lèvres tout au long de l’année, même si – pour être honnête – par respect pour les codes du genre, dès le début on en connaît la fin.