Les gens sont beaux – Baptiste BEAULIEU

PRÉSENTATION DU LIVRE

⌧ CARACTÉRISTIQUES ⌧
Titre : Les gens sont beaux
Textes : Baptiste BEAULIEU
Illustrations : Qin LENG
Éditeur : Les Arènes
Parution : 13 Octobre 2022
Pagination : 32
Prix : 16,90 €

« Je vais te confier un secret : un être humain, c’est une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

EXTRAIT

CHRONIQUE

J’ai rencontré Baptiste Beaulieu il y a quelques années de cela dans son ouvrage « Alors voilà : Les 1001 vies des Urgences ». Je dis bien rencontré et non lu, car sa plume véhicule qui il est avec un naturel et une sincérité rafraîchissante, dans un monde de cynisme et de faux-semblants. Depuis, je suis ses interventions sur les réseaux sociaux avec grand intérêt. Déjà parce qu’il a de sacrées belles valeurs, mais aussi parce qu’il est doté d’un humour certain ! Âmes sensibles, s’abstenir… ou pas, en fait ! C’est un médecin généraliste qui en voit souvent de toutes les couleurs, avec sa patientèle comme en dehors, et qui garde pourtant une foi inébranlable en l’être humain, même lorsqu’il se confronte à la politique ou à l’actualité. Il porte sur le monde un regard à la fois réaliste et lumineux. À travers des anecdotes professionnelles autant qu’à travers des tranches de vie, il prône l’ouverture d’esprit, la solidarité et la bienveillance. Et il n’a pas peur de reconnaître ses erreurs lorsqu’il lui arrive parfois – comme tout un chacun – de prendre quelque raccourci. C’est un homme profondément bon et investi, un super héros ordinaire qui parvient à aider son prochain, avec ou sans cape. Même s’il n’existe pas de remède-miracle, il sait soigner le corps et l’esprit. En bref, si le monde était peuplé de Baptiste Beaulieu au pluriel, on serait tous tellement plus heureux, et une chose est sûre : s’il était prescrit sur ordonnance, on n’aurait bien moins recours à la Sécu !

Si je vous parle de l’homme avant de l’artiste, c’est parce que ce premier album jeunesse est à son image. Partant d’une conversation entre une fillette et son grand-père, l’auteur nous emmène à la découverte de Paris… ou plutôt de ses habitants. Au fil de leur marche, les deux protagonistes rencontrent des gens avec certaines particularités, comme le dos bossu de Hakim, les gants de Maryline, la maladresse de Lionel, le surpoids de Rebecca ou au contraire l’anorexie d’Antoine. Papou raconte alors à sa petite-fille ce que ces particularités cachent de plus intime. Dans son regard, le corps est une carte. Il montre d’où l’on vient, ce qu’on a traversé par le passé, sans pour autant refermer le champ des possibles et sans jamais tomber dans le misérabilisme. Baptiste Beaulieu nous apprend à accepter la différence que l’on perçoit chez l’autre, à cerner cette beauté qu’elle porte en elle, mais aussi à nous accepter nous-mêmes, avec ces cicatrices que nous traînons parfois derrière nous comme autant de casseroles.

En dépit de son format court d’une trentaine de pages, ce récit met du baume au cœur. Même si en tant qu’adulte, j’aurais aimé en avoir plus sous la dent pour prolonger ce doux moment ! Soutenu par une gamme de couleurs apaisantes, et par des illustrations qui ont un petit quelque chose de nostalgique, d’aérien, il nous encourage à entretenir un rapport bienveillant envers ce corps qui fait ce qu’il peut pour nous accompagner au mieux, tout au long de notre voyage. Loin des diktats de la société, il présente notre corps comme un allié, et non un obstacle. Cet album remet les choses en place avec une simplicité et une innocence désarmantes. Accessible dès six ans, il est à glisser entre toutes les mains, sans limites d’âge, tant son message est universel. Nous avons tous besoin de l’entendre à un stade ou à un autre de notre vie. En peu de lignes, la postface montre toute la grandeur d’âme de l’auteur. Il a compris, il sait. Car ce que nous vivons, il le vit aussi. Les mots justes s’enchaînent d’un paragraphe au suivant, j’en ai été touchée, me suis sentie vue et écoutée, et donc moins seule dans les épreuves que j’ai pu traverser.

Comme Baptiste Beaulieu le dit si bien : « Nous avons toutes et tous en nous des rêves d’enfants, mal refermés. Rien ne s’est passé comme on l’imaginait, et, depuis le début, personne n’est là pour nous dire le meilleur chemin à prendre, ou ce que nous sommes censés être. On te dit : « Sois toi-même ! » mais personne ne dit à quel point c’est dur. Toi qui me lis, retiens bien, et n’oublie pas : être humain, vivre, aimer, pleurer, espérer, ressentir… quoi qu’on en dise, c’est être héroïque. »

Et moi, pour cet album, je dis : « Merci ! ».

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.