PRÉSENTATION DU LIVRE
| « La nuit où les étoiles se sont éteintes » |
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| ● Autrices : Nine GORMAN, Marie ALHINHO |
| ● Éditeur : Albin Michel – Jeunesse |
| ● Parution : 30 Juin 2021 |
| ● Pagination : 496 |
| ● Prix : 18,90 € |
| YOUNG ADULT |
« J’aimerais lui rétorquer que les étoiles s’éteignent et que quand c’est le cas, elles détruisent tout sur leur passage. J’aimerais lui dire que parfois, c’est comme ça que je me sens, comme une supernova sur le point de se transformer en trou noir. »
Depuis que sa mère est en prison, Finn pense ne jamais pouvoir remonter la pente. Il se laisse sombrer et tente de s’oublier entre les bras des filles. Mais la vie prend parfois des tournants inattendus… Certaines rencontres éclairent sa route, comme des lumières dans la nuit.
Plus sombre est le chaos, plus belle sera l’étoile.
EXTRAIT
CHRONIQUE
Depuis l’incarcération de sa mère, Finn cumule les conduites à risque autant que les familles d’accueil, qui ne lui résistent jamais bien longtemps. À ses dix-huit ans, il se retrouve ainsi exclu du système et part vivre chez un oncle quasi inconnu, passant contre son gré du Texas à la Nouvelle-Orléans. Devant l’insistance de sa mère auquel il est très attaché, Finn accepte de redoubler sa dernière année de lycée dans un établissement réputé, mais passe l’été coupé de tout dans sa chambre à fumer de la weed. À la rentrée, il se sent tiraillé entre la tentation de continuer à s’auto-saborder et celle de faire plaisir à sa mère en décrochant son diplôme de fin d’année. Un groupe d’élèves mené par la pétulante Kenna pourrait bien l’aider à faire pencher la balance…
Ce roman est un véritable petit bijou d’humanité. Nine GORMAN et Marie ALHINHO m’ont fait régulièrement passer du rire aux larmes. Kenna a beau être très portée sur la chose, elle est franchement hilarante et j’ai pouffé à plusieurs reprises devant ses réparties ou son côté sans gêne. Elle pourrait paraître trop extrême. Pourtant, même sans poser de mots dessus, on sent bien que si elle titille autant Finn, c’est dans l’espoir de l’extraire de cette spirale infernale dans laquelle il est empêtré. Entre ce terrible passé qui ressurgit au fur et à mesure qu’il se rouvre aux autres et ce qui se passe en prison pour cette mère qu’il chérit tant, on comprend aisément comment Finn en est venu à s’enfoncer dans la drogue pour oublier, ainsi que dans les combats de free fight pour pallier son sentiment de culpabilité. Plus les pièces du puzzle se mettent en place, plus on se sent submergé à ses côtés. Ce roman est à la fois très sombre, violent et fataliste, tout en mettant à l’honneur la résilience, la famille (de sang ou de cœur), l’amour et l’amitié.
J’ai adoré le personnage de Finn du début à la fin, car on sent d’emblée que c’est quelqu’un de bien derrière son côté écorché vif et asocial. Les autrices ont su maîtriser son évolution avec brio. Leur plume est sensible, humaine, parfois empreinte de poésie, tout en retranscrivant avec justesse les moments où Finn déraille, ses dilemmes personnels, ses espoirs et ses regrets, ses difficultés à communiquer de manière constructive avec son entourage. Des autrices qui sont également engagées, puisqu’elles abordent de nombreux thèmes comme les violences sur mineurs, l’homophobie, la masculinité toxique, les dépendances, le suicide, les faux-semblants liés à ces masques que nous avons tous tendance à porter en société… En dépit de ces sujets très durs, c’est bien la beauté de l’être humain qui prédomine dans cette œuvre, car au contact des autres, alors qu’il n’attendait plus rien de personne, Finn se surprend à se reconstruire, peu à peu, envers et contre tout.
Le format audio apporte un vrai plus à cette histoire si touchante. Xavier BAUR donne corps à la voix de Finn, à ses états d’âme, de dépression en explosion. Le timbre de sa voix colle parfaitement au personnage et est d’une expressivité incroyable ! L’immersion est totale et c’est bien à regret que je suis arrivée au terme de cette double aventure, faite moitié de road-trip moitié de flashbacks.
Dragon Lyre 