Le Signe de K1, T2 — Claire Gratias

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

Saga : Le Signe de K1, Tome 2
Titre : Le Temps des TsahDiks
Auteur : Claire GRATIAS
Date de Parution : Mars 2011
Éditeur : Syros JeunesseSoon
Nombre de Pages : 319
Prix : 16,50 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

Début 2021, Sud-Ouest de la France. Alors que l’épidémie baptisée ABEL syndrome perd enfin du terrain, la population fait face à une inexplicable vague de violence. Le docteur Rieu, dont la propre fille Pauline a contracté la maladie, commence à soupçonner que les deux événements sont liés. De son côté, le Pionnier Kane Adamsohn se rend compte qu’il a été manipulé par le président Tubal-K et se refuse désormais à obéir aveuglément, au risque de mettre en danger sa famille. Il ignore encore que d’autres hommes venus du futur et issus des Communautés Associées K2 et K3, les TsahDiks, sont en train de mettre en place une organisation secrète visant à contrer le fameux Protocole. Pour cela, ils doivent retrouver au plus vite « l’Ancêtre », celui qui, sans le savoir, sera à l’origine de tout l’édifice mis en place trois siècles plus tard. Qui des Pionniers et des TsahDiks le retrouvera en premier ?

⌧ CHRONIQUE ⌧

Qui dit voyage quantique dit paradoxes temporels, et cela devient très vite compliqué. Les théories fusent, se contredisent les unes les autres,… Un peu à l’image du casse-tête visant à déterminer qui, de l’œuf ou de la poule, a vu le jour en premier. Bref, exploiter ce genre de phénomènes dans un roman, c’est risquer de se jeter dans la gueule du loup. L’épidémie en 2020 a des conséquences en 2322, les descendants des personnes décédées à cause de l’ABEL Syndrome s’ « effacent » sous les yeux effarés de leurs compatriotes. Mais si des lignées ont été éradiquées à cause d’un virus qui n’existait pas à la base en 2020, les descendants n’ont par conséquent jamais vu le jour. Alors comment justifier qu’il y ait des témoins de ces « effacements » ? On ne peut pas se souvenir d’un fait jamais survenu, d’une personne jamais née !

Je n’étais donc guère convaincue par les premières pages de ce second tome même si j’en appréciais beaucoup les informations enfin distillées sur les grandes lignes de l’histoire des communautés K1, K2 et K3. On apprend comment elles sont nées de la débâcle, comment elles se sont scindées dans l’adversité, et cela faisait un moment que j’avais envie d’en savoir plus à ce sujet. On retrouve à nouveau le thème de la lutte des classes et de certains politiciens corrompus. Les motivations de Tubal-K avec l’ABEL Syndrome sont clairement exposées, il cherche à étendre sa suprématie toujours plus loin. Il est l’exemple même de l’homme avide de pouvoir qui deviendra dictateur si on lui laisse trop de marge de manœuvre. Mais je suis restée sur ma faim à ce niveau. Il y avait des manières bien plus simples d’abolir toute opposition. Le Protocole de Nod avait un potentiel immense pour le futur de la Terre et pour le « présent » des rescapés, en 2322. Comment négliger de telles possibilités par simple ambition personnelle, alors qu’au final, Tubal-K avait bien plus de choses à gagner en le gérant comme il l’avait exposé à Kane Adamsohn ?

J’ai espéré jusqu’au bout que l’action rebondirait sur cet état de fait… en vain. La narration s’est accélérée, les événements ont défilé, se sont enchaînés les uns aux autres, permettant une meilleure compréhension de l’œuvre dans sa globalité. Mais j’en garde un ressenti en demi-teinte, le personnage de Tubal-K était trop simple / stéréotypé / cliché. J’aime les bons gros méchants, à l’esprit tortueux et avec de réelles motivations, que je les approuve ou non. Celui-ci s’apparente à mes yeux plus à un adolescent capricieux qui ne supporte pas la critique. J’ai également trouvé les autres personnages moins attachants, plus lisses, que dans le premier tome.

Heureusement, les dernières pages rattrapent un peu cet aspect, tant dans la gestion de l’Ancêtre, que dans la symbolique qui se tapissait derrière le Signe de K1, ou dans le fameux problème de temporalité évoqué en début de chronique, résolu avec un brin de poésie qui ne m’a pas déplu.

Conclusion : une lecture sympathique, mais sans plus.

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