Le chien gardien d’étoiles, T1 — Takashi Murakami

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧
星守る犬

Titre : Le chien gardien d’étoiles, Tome 1
Rōmaji :  Hoshi Mamoru Inu
Auteur : Takashi MURAKAMI
Date de Parution : 04 Mai 2011
Éditeur : Sarbacane
Nombre de Pages : 124
Prix : 17,50 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

L’histoire commence par la découverte des corps sans vie d’un homme et de son chien, dans une carcasse de voiture. Fait étrange, la mort de l’homme remonte à plus d’un an, celle du chien à trois mois à peine. Flashback… Un petit employé japonais au chômage offre un chiot à sa fille. Bientôt sa femme divorce. L’homme, qui n’a plus rien, part sur les routes, accompagné, dans ce qui sera son dernier voyage, par son seul et unique ami, le chien.
2e partie : un jeune assistant social, chargé de disposer des corps découverts, décide de retracer la vie de ces deux êtres, jusqu’à leur déchéance finale. Il se remémore alors sa propre histoire avec le chien de son enfance.

⌧ CHRONIQUE ⌧

Un titre bouleversant. La 4ème de couverture en dit long, peut-être un peu trop d’ailleurs, mais l’intrigue arrive pourtant à nous captiver. On suit les déambulations d’un homme qui a tout perdu suite à un divorce. Il n’est pas amer ni agressif, il va son bonhomme de chemin et vit au jour le jour. Il prend la route avec son chien dont sa femme ne voulait plus non plus. Le tableau classique du chiot tout nouveau tout beau qui passe plus ou moins à la trappe tandis qu’il vieillit et que la petite fille du couple grandit. Heureusement, Papa était là et a continué à veiller sur lui quand il était à la maison.

Sa femme lui met tous leurs échecs sur le dos et elle m’a copieusement agacée. Certes, son époux n’est pas parfait, il ne parle pas beaucoup, mais elle n’avait pas besoin d’agir et de se comporter si bassement avec lui. Bref, malgré les explications de l’auteur en fin de tome qui semble penser que son personnage pourrait être mal vu, j’étais d’emblée du côté du mari. Il me fait penser à un long fleuve tranquille. Il avance à un rythme indolent, sans causer de remous, faisant de son mieux pour temporiser et plaire à tout le monde sans toutefois s’effondrer quand ce n’est pas le cas. Il intériorise tout et semble (faussement) solide comme un roc.

Son périple le mène d’un bout à l’autre du Japon, il rencontre différentes personnes qui marqueront des étapes décisives, comme le petit mendiant ou les vétérinaires qui aideront son chien Happy… mais à quel prix… Cet épisode marque le début de la fin pour notre duo solidaire vivant dans une voiture avec trois fois rien, si ce n’est avec de l’amour et un courage à toute épreuve. Papa garde sourire et espoir, même quand sa santé décline de plus en plus – santé qui lui avait déjà coûté la perte de son emploi et le ras-le-bol d’une femme égoïste et indifférente malgré leur longue vie commune. Et le drame frappe…

La 1ère partie s’achève là, au milieu du livre, et je me suis demandé sur le coup si l’on n’avait pas à faire à deux nouvelles indépendantes car je n’ai pas immédiatement vu le lien entre les deux chapitres. Cela m’a un peu déboussolée, j’ai perdu le fil pendant quelques pages, suis revenue en arrière pour vérifier que je n’avais pas sauté des pages restées collées ensemble, par exemple. Mais je suis retombée sur mes pieds et ai alors rejoint les aventures d’un assistant social consciencieux mais quelque peu détaché de la vie et des relations affectives avec son entourage. Il va se prendre de passion pour le pauvre Papa et chercher à remonter la piste pour lui offrir un hommage digne de ce nom. Il remontera par là-même le fil de sa propre histoire personnelle et affrontera les raisons qui l’ont poussé à se préserver de tout quand Papa donnait tout ce qu’il avait sans compter.

Deux opposés avec un point commun : un chien. Et c’est ce qui fait l’immense intérêt de cette œuvre. Le mangaka y dépeint si justement l’amour infaillible et la fidélité incroyable de nos compagnons à quatre pattes. Ils restent à nos côtés dans les bons comme les mauvais moments, dans l’opulence comme dans la maladie, dans l’attention comme dans l’indifférence. Ils sont là, intemporels en dépit de leur longévité si éphémère dans la vie d’un homme, tant on retrouve l’infinie affection de cette espèce dans l’Histoire de l’Homme. Le chien est un repère inébranlable, l’étoile du matin qui guide les pas des amis des animaux. Une incroyable motivation et une raison de vivre quand on a tout perdu.

En cela, le drame de Papa n’aura pas été vain. Il permettra indirectement la rédemption d’autres personnes. J’ai beaucoup apprécié les interventions de l’auteur tant en fin de livre qu’au début où il nous explique la pleine signification du titre qu’il lui a donné. Une belle morale s’en dégage malgré l’arrière-goût amer que la première partie laisse dans la bouche. Dommage que le character-design soit quelque peu démodé. C’est ce qui a légèrement freiné mon enthousiasme à découvrir cette histoire. Mais la couverture n’a jamais fait la qualité d’un roman, alors je ne saurais que vous conseiller de lire ce manga si vous en avez l’occasion, même si le crayonné de ce grand maître n’est pas forcément le plus attrayant.

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