La 5e Vague — Rick Yancey

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

● Saga : La 5e Vague – Tome 1
Titre original : The Fifth Wave
Auteur : Rick YANCEY
Date de Parution : 16 Mai 2013
Éditeur : Robert Laffont – Collection R
Nombre de Pages : 592
Prix : 18,50 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

1ère Vague : Extinction des feux
2e Vague : Déferlante
3e Vague : Pandémie
4e Vague : Silence
La 5e Vague arrive… Ils connaissent notre manière de penser. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir…

À l’aube de la 5e Vague, sur une bretelle d’autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper… Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés…
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu’à ce qu’elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son seul espoir de sauver son petit frère, voire elle-même. Du moins, si Evan est bien celui qu’il prétend… Mais la jeune fille doit d’abord faire des choix : entre confiance et paranoïa, entre courage et désespoir, entre la vie et la mort. Va-t-elle baisser les bras et accepter son triste sort, ou relever la tête et affronter son destin ? Car ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.

⌧ CHRONIQUE ⌧

J’ai moi aussi été emportée par la 5ème Vague et je pense que ce roman mérite sincèrement le succès qu’il rencontre. Alliant plusieurs schémas « catastrophe » traditionnels (allant du tsunami géant à la pandémie), Rick Yancey campe avant tout ici une invasion extraterrestre. Pas de grandes batailles intergalactiques ni de discours héroïques, c’est plutôt une horrible guerre des nerfs. L’ennemi se cache mais continue de frapper sournoisement, et les victimes de leurs différentes tactiques se sont comptées par milliards en moins de six mois… La Terre est intacte, mais l’Humanité exsangue.

Cassie, seize ans, a tout perdu. Elle vit seule dans les bois, la 4ème Vague l’ayant rendue hautement méfiante, même vis-à-vis des siens. Elle ne sait plus à qui elle peut faire confiance ou non, les Autres semblent partout… et surtout où on ne les attend pas. Elle est déchirée par cette solitude qu’elle prône finalement du bout des lèvres, comme pour mieux se persuader que c’est là sa seule et unique chance. Mais doit-elle réellement se réjouir d’avoir survécu aux Vagues précédentes ? N’aurait-il pas été préférable de disparaître au plus vite, pour s’épargner les affres des survivants ? Comment garder espoir quand les rares humains sont disséminés de ci de là, et qu’il n’existe aucun moyen de les différencier des Autres ? Dans cet environnement hostile de bien des façons, elle affronte ces tourments mais son âme semble s’éteindre à petit feu… Une promesse la rattache heureusement à la vie, une promesse faite à son petit-frère de cinq ans. Comment l’oublier quand l’ours en peluche qu’il lui a offert la rappelle constamment à l’ordre ? Évacué par des militaires, elle a perdu sa trace mais compte bien le retrouver. Sans lui, elle n’aurait probablement jamais eu la force de continuer à se battre, et encore moins d’entreprendre le tumultueux périple qui s’annonce dans ce tome.

On passe ensuite à Ben. J’ai d’ailleurs été un court instant gênée par le changement de narrateur ; je ne m’y attendais pas du tout et me suis demandée s’il s’agissait encore de Cassie ou non. Mais le tir est vite rectifié. Ben a le même âge que Cassie ; ses conditions de vie sont similaires et pourtant si différentes… Réfugié aux alentours d’une base militaire, il est frappé de plein fouet par le Tsunami Rouge, la terrible maladie semblable à l’Ebola contraignant l’humanité à poser le deuxième genou à terre. Il y survivra cependant et rejoindra les rangs des soldats voisins. Nous suivons ainsi ses entraînements, sa formation, l’extrême discipline qui s’abat sur lui et sur d’autres jeunes rescapés. Rick Yancey introduit ainsi un autre thème : celui de l’enfant-soldat. Mais comment faire autrement quand les survivants se font si rares ?

J’ai beaucoup aimé les contrastes que l’on trouve entre les deux trames. Cassie, rongée par les différentes Vagues et les horreurs qu’elle a dû affronter, solitaire, implacable, à l’humour cynique. Mais tiraillée entre son besoin de se lier à quelqu’un (l’Homme est un animal sociable) et son instinct lui chuchotant que tout regroupement la mènera à nouveau à sa perte, elle semble parfois sur le point de perdre la raison ou de s’écrouler une bonne fois pour toutes. Avec elle, l’heure est plus au questionnement, aux réflexions, à l’introspection, au ressassement des faits depuis l’Arrivée, qu’à l’action. Cassie plante superbement le décor de ce roman de science-fiction. Ben, au contraire, en a assez de réfléchir, d’hésiter, de douter. Les Autres veulent faire perdre aux hommes toute raison de se battre, alors il se battra plus férocement encore ! Son entraînement militaire le plonge dans une activité impitoyable et effervescente. Les nuits sont courtes, mais les journées si longues qu’elles lui épargnent au moins un enlisement dans un passé qui n’existe et n’existera jamais plus.

Les personnages secondaires comme Evan, Sammy et Ringer, sont tout aussi attachants. Chacun a sa propre personnalité, son propre rôle à jouer. Mais là où Rick Yancey a dévoilé un talent monstrueux, c’est qu’il parvient parfaitement à instiller dans l’esprit de ses lecteurs tout ce qui tourmente la pauvre Cassie. Puis Ben. Qui est l’ennemi ? Est-il vraiment celui qu’on croit ? Où s’arrêtent les méthodes austères de survie et où commence le conditionnement ? Je me suis souvent sentie aussi paranoïaque que Cassie et les événements de la première mission de Ben sont particulièrement éprouvants. Les pistes sont brouillées, on ne sait plus qui fait quoi, qui est lucide, qui ment, qui triche, qui doute…L’auteur nous malmène ainsi pendant un long moment, et petit à petit, la vérité fait surface et la teneur de la 5ème Vague est révélée. Elle n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais l’on sent bien que les derniers chapitres explosifs de ce premier tome sont loin de régler le problème.

Prochain tome en mai 2014… le temps va être bien long ! Si vous voulez vous occuper tout en restant dans le même genre d’univers, d’ambiance, je ne saurais trop vous conseiller de regarder la superbe série TV « Falling Skies » de Steven Spielberg. Je ne sais pas si Rick Yancey s’en est inspiré, mais on retrouve dans les deux supports certaines thématiques-phares communes, sans toutefois qu’aucune des deux œuvres n’ait une saveur de pâle copie par rapport à l’autre.

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