Nos désirs et nos peurs — Wulf Dorn

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

● Titre français : Nos désirs et nos peurs
Titre original : Kalte Stille
Auteur : Wulf DORN
Date de Parution : 09 Janvier 2014
Éditeur : Le Cherche Midi
Nombre de Pages : 465
Prix : 19 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

1985. Fahlenberg. Jan Forstner, 12 ans, est témoin de la noyade d’une jeune fille qui s’est échappée de la clinique psychiatrique voisine. Le lendemain de la tragédie, le père de Jan meurt brutalement et son frère Sven disparaît sans laisser de traces. Traumatisé, le jeune garçon est envoyé dans un pensionnat.
2010. Devenu psychiatre comme l’était son père, Jan accepte un poste à la clinique de Fahlenberg. Là, d’étranges événements le contraignent à revenir sur les drames de son passé. Alors qu’une main mystérieuse semble brouiller toutes les pistes, Forstner entre bientôt dans un terrible labyrinthe psychologique et meurtrier, au sein duquel se terre un effroyable secret.

⌧ CHRONIQUE ⌧

Jan Forstner a douze ans et mène une petite vie tranquille et insouciante à Fahlenberg, en Allemagne. Il est à l’abri de tout, son père occupant un poste de psychiatre dans une clinique renommée. Il est proche de sa mère, aime chahuter avec son petit frère, Sven. Comme tous les gamins de son âge, il est plein de rêves et de projets. Il est également très intrigué par Alexandra, la jeune fille belle et mélancolique d’à côté.

Mais ce portrait idyllique va voler en éclats lorsqu’un soir, Alexandra s’enfuit de la clinique psychiatrique où elle suivait une thérapie et finit par se noyer dans le lac près de chez elle, sous le regard horrifié de Jan. Et le drame est loin de s’arrêter là… Sven est kidnappé le lendemain, leur père se tue en voiture en le recherchant, leur mère baisse les bras et envoie Jan en pensionnat. La vie du garçon bascule de tout… à rien.

Wulf Dorn aborde toute la complexité des réactions humaines face au deuil d’un être cher. Il torture ses personnages, les confronte au vide, à l’absence, au silence insoutenable. Il les met face à eux-mêmes ; certains en sortent sublimés, d’autres complètement écrasés… Jan a enfoui ses traumatismes au plus profond de son esprit pour ne pas sombrer à son tour. Il suit les traces de son père, devient psychiatre mais obsédé par sa quête de vérité, sur ce qui est arrivé à Sven, il craque et perd son emploi. L’ancien patron de son père finit pourtant par le contacter et lui propose une seconde chance. Jan rentre à Fahlenberg et emménage provisoirement chez Rudi Marenburg, son ancien voisin et père de la pauvre Alexandra.

Directement confronté à ses anciens démons, Jan ne peut plus se cacher de lui-même, de ses désirs et de ses peurs. Alors qu’il redécouvre doucement sa ville natale, le drame frappe à nouveau : Jan est témoin du suicide d’une jeune femme et les faits deviennent encore plus troublants lorsqu’il voit sur une photographie à quel point elle ressemblait à Alexandra. Son obsession devient encore plus difficile à ignorer, à surmonter, et il se lance dans une véritable enquête policière. Il hante les archives de la clinique, teste les méthodes de son collègue, le docteur Rauh, se trouble face aux dires de quelques patients… Mais toutes ces recherches ne sont pas sans conséquences et les nombreux dommages collatéraux qui en découlent menacent à tout moment de rompre un équilibre déjà précaire. Jan est-il vraiment apte à diriger la thérapie des patients de la clinique du Bosquet ? Ne va-t-il pas finir par échanger sa blouse blanche contre la camisole de force ?

Les morts se multiplient, de plus en plus inutiles et dramatiques, mais Jan finit par trouver des alliés aussi décidés que lui à percer le mystère autour du décès de ces jeunes femmes. Avec pour Jan, l’espoir d’enfin découvrir ce qui est arrivé à son frère, vingt-cinq ans auparavant. Le cumul de tous ces accidents tendait à rendre l’intrigue un peu répétitive, mais Wulf Dorn a su magistralement rebondir sur les indices parsemés jusqu’ici. Il nous offre un final palpitant et explosif, dont les révélations font froid dans le dos et nous plongent dans les méandres les plus obscurs de l’esprit d’hommes qui n’ont au final plus grand-chose d’humains.

L’auteur a mené son thriller de façon très intelligente et prenante. Il a également su pointer du doigt, mais toujours avec sobriété, certains travers du milieu psychiatrique où les fous ne sont pas toujours du côté que l’on avait imaginé. Et il nous apprend aussi que même si la vie ne nous souffle pas toujours à l’oreille les choses que l’on aimerait entendre, il n’appartient qu’à nous de garder la tête haute en se forçant à poser un pas devant l’autre.

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