Le Bazar du Zèbre à Pois – R. GIORDANO

PRÉSENTATION DU LIVRE

⌧ CARACTÉRISTIQUES ⌧
● Titre : Le Bazar du Zèbre à Pois
● Autrice : Raphaëlle GIORDANO
● Éditeur : Plon
● Parution : 14 Janvier 2021
● Pagination : 288
● Prix : 18,90 €
★ Développement personnel ★

« Basile, inventeur au génie décalé, vient d’ouvrir une boutique comme il n’en existe pas : « Le Bazar du zèbre à pois. Objets provocateurs », est-il écrit sur la devanture. Des créations pleines d’humour et de poésie, véritables déclencheurs d’émotions, de sensations et de réflexions. Un lieu à vivre et à rêver. De quoi bousculer les habitants de cette petite ville conventionnelle où il a grandi.
Un soir, le carillon de la porte d’entrée retentit, un grand ado apparaît, voilà Arthur. Arth’ pour les intimes, qui exprime ses colères à ciel ouvert grâce au street art, fâché qu’il est avec le système qui n’a pas l’air de vouloir lui laisser une place… au grand désespoir de sa mère Giulia, « nez » talentueux, désabusée de cantonner son talent à la conception de déodorants.
Mettez certaines personnes en présence : il ne se passe rien. Mettez-en d’autres ensemble et, soudain, c’est un feu d’artifice. Entre Basile, Arthur et Giulia, c’est une rencontre-silex.
Dans son nouveau roman, Raphaëlle Giordano offre, à chacun d’entre nous, un beau cadeau : l’envie d’oser et de mettre plus de vie dans la vie. Nous avons tous des talents, même cachés, et une singularité, nous dit-elle, qui ne demandent qu’à s’affirmer pour peu qu’on trouve le bon endroit et qu’on s’entoure des bonnes personnes. Et à partir de là tout devient possible, car la chance, on la porte en soi. »

EXTRAIT

CHRONIQUE

« Le Bazar du Zèbre à Pois », c’est l’histoire de Basile, ex-globe-trotteur spécialiste en IA qui cherche à renouer avec ses racines en ouvrant une boutique d’objets novateurs et doucement provocateurs à Mont-Venus. Un commerce pas comme les autres où il ne s’agit pas de dénicher l’utile, mais de pousser à la réflexion, d’émerveiller, d’ébranler les certitudes pour mieux s’épanouir et partager. C’est le domaine de la créativité et de l’ingéniosité, dans une ambiance décalée – parfois un brin insolente.

C’est aussi l’histoire d’Arthur, un ado en plein décrochage scolaire qui s’adonne au street art en toute illégalité, et de sa mère Giulia dont la grande passion pour les parfums est aujourd’hui cantonnée à la demande du client, avec ces déodorants qui se ressemblent tous les uns les autres.

C’est enfin l’histoire de Pollux, un informaticien en retrait de tout, dans sa vie personnelle comme professionnelle, et de Louise, une jeune femme psychorigide en guerre contre les artistes et les esprits bohèmes. La boutique de Basile entre ainsi directement dans sa ligne de mire et elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour la discréditer. L’originalité ne faisant pas partie de son vocabulaire (Law and Order !), elle est bien décidée à imposer sa vision des choses à travers le journal municipal et l’association « Civilissime » qu’elle dirige.

Pourtant, cette même boutique va trouver sa raison d’être dès son ouverture pour le jeune Arthur qui se sent enfin libre de s’exprimer. Sorti de la spirale infernale de l’échec, il grandit, se responsabilise, innove à son tour. Elle va être synonyme de renaissance pour Giulia, en réveillant ce talent qu’elle avait enfoui sous un cadre conventionnel et en lui donnant le courage d’aspirer à mieux. Dans la douleur et l’adversité, « le Zèbre à pois » va aussi pousser Pollux et Louise à revoir leur mode de vie.

La plume de Raphaëlle Giordano est rafraîchissante, à la fois réaliste et résolument positive. Je redoutais de vite tomber dans l’injonction au bonheur que je trouve de plus en plus étouffante dans le domaine du développement personnel, comme si l’on n’avait plus le droit d’être triste après un coup dur. Il faut sourire à toute épreuve, sur les réseaux sociaux comme dans la vraie vie, tout cacher sous le tapis. Mais non ! Avec une grande sensibilité et autant de bon sens, l’autrice nous guide dans le cheminement de nos pensées sans jamais crier à la solution miracle. Elle amène le lecteur à se remettre en question, à (re)définir ses priorités, à redevenir acteur de sa vie en dépit des contraintes. Sa prose généreuse nous propose quelques outils en ce sens sans tomber dans le piège des dialogues-catalogues ou des listings qui s’harmonisent difficilement avec le naturel des échanges. On assiste à de véritables parties de ping-pong entre les différents protagonistes, où chacun rebondit sur les propos de l’autre. C’est si stimulant que j’ai eu de suite envie de me dégoter une raquette pour me joindre à eux !

Pour moi qui ai appris tardivement que j’étais « zèbre » (je ne connaissais même pas ce type de profil avant qu’un professionnel ne m’en parle), ce livre a trouvé un réel écho. Je ne suis pas seule ! Je m’y suis tant retrouvée que ça en était troublant. La pensée en arborescence, les idées qui prennent trop de place, les mots qui sortent n’importe comment, les passions qu’on voudrait mettre au centre de tout sans oser se lancer, les angoisses, l’envie contradictoire de se fondre dans un moule qui ne nous convient pourtant pas, le besoin d’appartenance,… tout s’entremêle sans cesse en un ballet éreintant. Mais Raphaëlle Giordano abolit toute distinction et s’adresse en réalité à chacun d’entre nous.

Alors que j’hésitais encore à explorer ce genre littéraire, j’y ai trouvé un double effet kiss cool. C’est une belle histoire qui met du baume au cœur ; elle est empreinte d’humanité et d’optimisme, saupoudrée de tendresse et d’humour. C’est un livre-doudou à savourer un dimanche au soleil ou sous la couette avec un chocolat chaud à portée de main. C’est aussi une ode à l’audace et à la ténacité pour paraphraser cette autrice qui nous encourage en toute sincérité à renouer avec notre moi profond, à braver les obstacles pour vivre en accord avec nos valeurs. « Le Bazar du Zèbre à Pois », on en voudrait à tous les coins de rue : c’est une invitation à se réinventer et à enfin s’accorder le droit d’être heureux au travail comme dans la vie de tous les jours.