Devil’s Lost Soul, T1 — Kaori Yuki

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧
異域之鬼 

Titre : Devil’s Lost Soul, Tome 1
● Rōmaji : Iiki No Ki
Mangaka : Kaori YUKI
Date de Parution : 05 Février 2014
Éditeur : Pika
Nombre de Pages : 193
Prix : 6,95 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

À Tokyo, durant le faste Empire du Japon, Sorath, un orphelin qui a survécu à un tremblement de terre, est recueilli dans la résidence dite des “fleurs de sang” du baron Kamichika. Sorath tisse de puissants liens d’amitié avec Garan, le fils et héritier du baron, et Kiyora, la fiancée de Garan. Ces trois jeunes gens se jureront une amitié éternelle, mais une amitié qui sera bientôt tâchée de sang… Des sentiments dissimulés, les manœuvres du baron et la présence d’une beauté énigmatique, une jeune fille au charme fascinant et des rencontres fatales… Tout mène à la “nuit de Walpurgis”, le comble du cauchemar !

⌧ CHRONIQUE ⌧

Dans « Devil’s Lost Soul », Kaori Yuki revisite le grand séisme de Kantō de 1923. Le Japon est en deuil et noyé sous des vagues d’orphelins. Tandis que Garan sauve la vie d’un garçon de son âge quand tout espoir semblait pourtant perdu, son père – le baron Kamichika – en profite pour acquérir de nouvelles terres pendant que les prix sont au plus bas. Son opportunisme est très mal perçu par le reste de la population, mais refera la fortune de sa famille.

Suite à ce drame, Garan parvient à convaincre son père de garder Sorath, l’orphelin secouru, sous leur toit et ce dernier entre au service de la famille Kamichika. Peu de temps après, une fillette rejoint le duo : Kiyora, elle aussi rendue orpheline par le terrible tremblement de terre. Issue d’une longue lignée de prêtresses, le baron la fiance à Garan et les trois enfants grandissent ensemble, se jurant que rien ne pourra jamais venir les séparer.

Comme cela arrive souvent dans les œuvres de Kaori Yuki, ses héros voient très vite leur vie basculer d’une douce insouciance vers un indicible cauchemar. Dans cette ambiance gothique qui la caractérise, parfois même glauque et oppressante, la mangaka nous prouve à nouveau son incroyable capacité à inaugurer de nouvelles histoires, bien distinctes des anciennes, en partant d’une même base !

Son coup de crayon est toujours aussi irréprochable, je ne m’en lasse pas. Et d’emblée, mon cœur va vers Sorath et l’étrange Noëla, à mi-chemin entre âme innocente et enfant sociopathe. On retrouve bon nombre de thèmes récurrents dans les œuvres de Kaori Yuki : anges et démons, fatalité, personnages brisés et torturés, mystères ésotériques… et amours interdites. Dans « Angel Sanctuary », elle abordait par exemple le sujet délicat d’un frère et une sœur s’aimant d’amour. Dans « God Child », Cain était quant à lui issu d’une union incestueuse. Ici, les faits sont plus « légers ». Il s’agit « simplement » d’un triangle amoureux et de problèmes de rangs venant s’immiscer entre trois amis d’enfance. Kiyora est promise à Garan qui est fou d’elle, mais la jeune fille nourrit des sentiments différents tandis que Sorath, humble serviteur se sentant toujours redevable envers son sauveur, s’efface complètement et dans tous les domaines pour mieux mettre en valeur Garan, l’héritier du domaine. On retrouve également encore une fois un personnage très androgyne à un poste-clé.

Malheureusement, les peines de cœur des trois adolescents se révéleront très vite bien peu de choses quand la vérité sur le grand séisme surgit au grand jour. Sorath découvre l’ampleur des forces occultes à l’œuvre entre les murs de la résidence des « Fleurs de Sang ». La marque au fer rouge qu’il porte au creux de la main depuis sa sortie des décombres semble le vouer à un destin bien précis, dont il ignore encore tout malgré quelques réminiscences. Mais il réalisera bientôt qu’il est loin d’être la seule âme maudite au sein du clan Kamichika, et le final, spectaculaire, laisse envisager une suite tout aussi palpitante.

Encore une magnifique saga qui s’annonce pour Kaori Yuki ! Ce premier tome ne fait que confirmer son talent inné de la mise en scène. Elle contrôle de façon implacable les détails qui intriguent et soulèvent mille nouvelles questions ; elle les distille au compte-goutte et le lecteur se sentirait presque aussi torturé que ses pauvres personnages. Et comme je suis apparemment masochiste, j’en redemande encore et encore !

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