Cesare, T1 — Fuyumi Soryo

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧
 チェーザレ 破壊の創造者 

Titre : Cesare, Tome 1
● Rōmaji : CESARE Hakai no Sôzôsha
Auteur : Fuyumi SORYO
Date de Parution : 21 Mars 2013
Éditeur : Ki-oon
Nombre de Pages : 224
Prix : 7,90 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

Naïf et studieux, Angelo da Canossa n’est guère armé pour la vie d’étudiant à l’université de Pise, lieu d’intrigues et de tensions dans l’Italie de la Renaissance. Son innocence résistera-t-elle à sa rencontre avec Cesare Borgia, rejeton d’une famille à la réputation sulfureuse, dont le père est sur le point d’accéder au Saint-Siège ? Rivalités entre les différentes factions de l’université, machinations politiques et luttes fratricides, Angelo va partager les années de formation d’un jeune homme en passe de devenir l’un des personnages les plus fascinants de l’Histoire. À ses côtés, il croisera le chemin de certains de ses contemporains les plus célèbres, de Christophe Colomb à Machiavel en passant par Léonard de Vinci…

⌧ CHRONIQUE ⌧

Je connaissais Fuyumi  Soryo depuis bon nombre d’années à travers son ancienne série « Mars ». Je savais qu’elle cherchait à s’éloigner du shojo avec Cesare, et n’ai donc pas été surprise par ce brusque changement d’univers. Car même si l’on retrouve bien son trait de crayon dans ses personnages, on est loin d’une romance fleur bleue, légèreté et insouciante (bien que Mars se révèle être bien plus que cela, de par la complexité de ses personnages)Supervisée par Motoaki Hara, spécialiste de la littérature et de l’histoire italiennes, elle exploite ici la jeunesse de Cesare Borgia, appelé à réunifier l’Italie.

J’avoue ne pas avoir beaucoup de connaissances sur la vie des Borgia, et même si la curiosité y est, j’évite pour le moment de me documenter pour ne pas me spoiler la suite de ce manga. Je me pencherai plus tard sur le respect des faits historiques et la pertinence des libertés prises par la mangaka.

Ce premier tome est très introductif, ne vous attendez pas à beaucoup d’action. Les informations pleuvent : géopolitiques, religieuses, mondaines, rivalités et alliances,… Le tout est amené de façon intelligente ; le texte est riche sans être pour autant indigeste. Mais une chose est sûre : il faut savoir se poser et prendre son temps pour parcourir ce premier tome et en saisir les enjeux dès le départ. C’est un manga qu’il faut savoir savourer.

La trame est comparable au dessin : toute en douceur et en arabesques. Angelo est issu d’un milieu modeste et ne connaît rien aux us et coutumes des hauts placés. Son talent lui a valu de s’attirer les bonnes grâces d’un mécène et il entre ainsi à l’Université de Pise. Sa situation n’était pas sans rappeler le cliché amusant du fermier débarquant dans une capitale pour la première fois de sa vie. Le personnage aurait pu être attachant s’il n’était pas d’une naïveté affligeante. Même Tohru de « Fruits Basket » percute plus vite que lui, c’est dire…

Dès le départ, il commet des impairs envers le fils de son bienfaiteur, par ignorance et par maladresse. On le reprend gentiment, lui expose les grandes règles de l’Étiquette… mais il continue ! Angelo est brillant, il a une façon de penser qui diverge des mœurs de l’époque et sait argumenter ses positions pour convaincre les professeurs. Il est probablement en avance sur son temps… Il vit malheureusement au pays des bisounours : tout le monde est beau, gentil, intelligent, solidaire,… Sauf que même sans mauvaises intentions, Angelo s’attire très vite le courroux de Giovanni et de sa clique à force de lui faire de l’ombre en classe. Mais il ne semble même pas sentir le venin mortel derrière leurs masques polis et souriants. Aucun incident ne parvient à lui mettre la puce à l’oreille, et j’ai souvent eu envie de le secouer.

Cesare Borgia, décrit comme un étudiant doué, charismatique et volage, fait alors son apparition et prend Angelo sous son aile. Il l’amène petit à petit à ouvrir les yeux sur certaines réalités de leur monde. Il le confronte à la plus grande richesse tout comme aux affres de la plus extrême des pauvretés. Cesare devient une sorte de guide, de mentor. Prions juste pour qu’il ait aussi le temps de lui enseigner maturité et clairvoyance avant qu’il ne soit trop tard, car déjà de dangereux pièges sont tendus à notre jeune candide.

La réputation des Borgia n’étant plus à faire, on est en droit de se demander ce qu’il adviendra d’Angelo, s’il ne serait finalement pas tombé de Charybde en Scylla en se liant d’amitié avec les espagnols. Ce premier tome est d’une grande richesse et je suis d’autant plus ravie de changer complètement d’univers manga que j’y ai appris des anecdotes sur l’Italie et la France. La saga promet d’être aussi inspirante que les complots et manigances se tramant déjà à l’horizon !

Une réflexion sur “Cesare, T1 — Fuyumi Soryo

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