Bride Stories, T1 — Kaoru Mori

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧
乙嫁語り

Titre : Bride Stories, Tome 1
● Rōmaji : Otoyomegatari
Auteur : Kaoru MORI
Date de Parution : 09 Juin 2011
Éditeur : Ki-oon
Nombre de Pages : 186
Prix : 7,65 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

La vie d’Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux… un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autres mœurs… La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l’aïeule acariâtre, une ribambelle d’enfants et Smith, l’explorateur anglais venu étudier leurs traditions.
Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d’Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte…

⌧ CHRONIQUE ⌧

Cette histoire se déroule dans l’Asie centrale du XIXème siècle, du côté de la mer Caspienne. Autre époque, autre civilisation, autres mœurs. Amir Hargal est une jeune femme de 20 ans et devant le temps qui passe, sa famille n’hésite pas à la donner en mariage à un clan voisin sédentarisé. Après un bref moment de surprise en découvrant que son époux n’a que douze ans, Amir accepte de bon cœur sa nouvelle situation et s’adapte rapidement à la compagnie des Eyhon.

Amir est forte, épanouie et indépendante. Elle n’hésite pas à évoquer les coutumes parfois différentes de son ancienne tribu, elle monte à cheval, chasse et exprime ses propres opinions. Mais elle dégage malgré tout beaucoup de douceur… tout comme son époux, Karluk. En France contemporaine, une telle relation pourrait être mal perçue et je craignais un peu que ce mariage arrangé me dérange et m’empêche de pleinement apprécier ce manga seinen dont tant de monde me vantait les mérites. Heureusement, ça n’a pas été le cas. Karluk n’est encore qu’un préadolescent ; il préfère éviter de penser à ce qu’il sera amené à faire ou dire dans l’intimité avec sa femme, mais il n’en reste pas moins un garçon très attachant, mature et respectueux. Au final, ils forment un couple très mignon.

Ajoutez un étranger venu étudier la culture des tribus locales et une grand-mère inflexible aux parents de Karluk, ainsi que son frère aîné resté vivre sur les terres familiales avec son épouse et leurs quatre enfants, et vous obtenez un joli panel de personnages. Parmi ces enfants, une unique fillette essaie tant bien que mal de maîtriser ses petits frères turbulents – surtout quand ils en viennent à chahuter le cadet !

La famille d’origine d’Amir semble pour le moins différente. On nage en plein dans le culte de la « femme-objet », qui n’a pas son mot à dire sur quoi que ce soit. À peine ont-ils donné Amir en mariage aux Eyhon que le décès prématuré d’une autre de leurs filles vient menacer une manœuvre géopolitique mise en place bien des années auparavant. Pour remettre leur plan sur les rails, il leur faut donc récupérer Amir… mais les patriarches de la famille Eyhon ne l’entendent pas de cette oreille !

En dehors de cet envol de l’intrigue assez tard dans ce tout premier volume, Kaoru Mori reste plutôt dans le descriptif. On sent à travers les différentes tranches de vie présentées ici qu’elle s’est lourdement documentée sur la question et on ne peut qu’admirer la passion qui émane de ses pages. Elle possède un coup de crayon incroyable, qui sait mettre en valeur quantités de menus détails. Elle semble aussi à l’aise avec les êtres humains qu’avec les animaux, les vêtements, les paysages. La scène de la sculpture est tout bonnement hallucinante de par sa qualité visuelle et son agencement. La mangaka a assurément l’œil d’une scénariste, en plus de doigts de fée !

Si la différence d’âge entre les jeunes mariés fait qu’ils ne se sont pas encore entièrement trouvés, il paraît pourtant évident que tout ceci nous présage une belle et émouvante saga familiale.

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