Half Bad, Tome 1 — Sally Green

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

Titre français : Half Bad, Tome 1 : Traque Blanche
Titre original : Half Life, Book 1 : Half Bad
Auteur : Sally GREEN
Date de Parution : 24 Septembre 2014
Éditeur : Milan
Nombre de Pages : 382
Prix : 16,90 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

Tout le monde l’ignore mais notre monde abrite des sorciers. Des sorciers blancs, qui sont bons. Et des noirs, qui incarnent le mal. Au milieu, il y a Nathan. Nathan, dont le père est le plus puissant des sorciers noirs. Et dont la mère, grande sorcière blanche, est maintenant morte. Nathan fait peur, car il est différent. Bon ? Mauvais ? Nul ne le sait. À tel point que le Conseil des sorciers lui enlève de plus en plus de libertés. Pour finir par l’enfermer et le torturer.

Nathan sait qu’il doit s’échapper avant ses 17 ans. Car, à 17 ans, tous les sorciers reçoivent leur don à travers une cérémonie. Et le seul à pouvoir pratiquer cette cérémonie est Marcus, son père.

⌧ CHRONIQUE ⌧

Dans Half Bad, Sally Green nous présente Nathan, un garçon à la veille de ses dix-sept ans enfermé dans une cage, dans un coin reculé d’Angleterre. Il parle de lui à la seconde personne du singulier, comme s’il cherchait à se détacher du désespoir qu’il ressent, de la douleur qui ne le quitte plus, de l’oppression de son geôlier et des souvenirs qui l’accablent… sans toutefois perdre sa verve.

Nathan reprend ensuite la narration à la première personne pour nous conter son enfance. Étiqueté dès la naissance de par ses origines paternelles (Marcus est un sorcier noir particulièrement redouté), il est rejeté par toute la communauté des sorciers et n’a guère plus de succès avec les gens « normaux », les béjaunes, qui ignorent tout de ce monde parallèle qu’ils côtoient pourtant chaque jour. La mère de Nathan était une sorcière blanche, qui avait déjà eu trois autres enfants, nés de son mariage avec un sorcier blanc. Jessica, l’aînée, rejette la responsabilité du décès de ses parents sur Nathan dès son plus jeune âge, le maltraite, le dénigre et le harcèle chaque fois qu’elle le peut. Heureusement, Arran compense la hargne de Jessica en s’inquiétant sincèrement pour son demi-frère. Déborah est plus discrète mais toute aussi attachée. Quant à la grand-mère maternelle qui les élève tous, elle est stricte mais juste. La vie ne lui a pas fait de cadeaux, mais elle tient bon.

Elle ne peut cependant pas grand chose pour Nathan quand le Conseil décide de mettre son nez dans l’éducation de son petit-fils. Ces notifications se font de plus en plus régulières, et de plus en plus injustes. Nathan n’a encore rien fait de mal, mais son arbre généalogique et ses yeux font frémir, et la plupart des gens lui accordent d’emblée de mauvaises intentions. Le peu de liens qu’il parvient à nouer tournent souvent au vinaigre tant les sorciers blancs le veulent misérable et isolé. Viennent alors les habituels questionnements de l’adolescence, le besoin de savoir, de comprendre cet implacable rejet dont il est victime. Nathan était prisonnier avant même d’atterrir dans cette cage.

Il y suit un entraînement militaire, doublé de punitions drastiques, dont il ne voit pas le bout alors que le temps lui est compté. Tous les sorciers suivent un rite d’initiation le jour de leur dix-septième anniversaire. C’est lors de cette cérémonie que le sorcier reçoit son pouvoir, mais elle ne peut avoir lieu sans un parent lié par le sang. Et le Conseil est bien décidé à priver Nathan de cet héritage de peur de le voir suivre les traces de son père…

Ce premier tome est très sombre et Sally Green n’y va pas de main morte avec son jeune héros. Nathan est très attachant et à la façon dont il est traité, il aurait de nombreuses raisons de basculer du mauvais côté. J’ai rarement vu une intrigue où la frontière entre le Bien et le Mal est si mince, si floue… Quand les gentils se font bourreaux, on est en droit de se demander si les accusés sont réellement si mauvais… Nathan se pose les mêmes questions et découvre petit à petit la vérité sur ses origines. Ses choix se font alors plus difficiles encore. Il n’approuve pas Marcus, mais comme tout enfant grandissant dans un environnement instable et cruel, Nathan ressent à son égard un besoin de reconnaissance de plus en plus marqué.

Half Bad repose sur les dilemmes jonchant l’existence de Nathan. Chaque embranchement sur son chemin de vie met en danger son intégrité. Il veut être bon, mais tout le monde le pousse à être mauvais. Sera-t-il assez solide pour sortir de l’enfance tel qu’il a toujours voulu être ou le Conseil réussira-t-il à le conditionner ? Sally Green nous expose toutes les dualités séparant l’éducation de l’hérédité et n’hésite pas à plonger son personnage principal dans un véritable cauchemar. Traque Blanche fait frémir le lecteur qui souffre physiquement et mentalement aux côtés d’un jeune garçon qui ne demandait qu’à être comme tout le monde. Ce premier tome se révèle très prenant et inquiétant, vivement la suite !

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