Et je danse, aussi — Bondoux & Mourlevat

⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

Titre : Et je danse, aussi
Auteure : Anne-Laure BONDOUX
Auteur : Jean-Claude MOURLEVAT
Date de Parution : 12 Mars 2015
Éditeur : Fleuve Éditions
Nombre de Pages : 280
Prix : 18,90 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

La vie nous rattrape souvent au moment où l’on s’y attend le moins. Pour Pierre-Marie, romancier à succès (mais qui n’écrit plus), la surprise arrive par la poste, sous la forme d’un mystérieux paquet expédié par une lectrice. Mais pas n’importe quelle lectrice ! Adeline Parmelan, « grande, grosse, brune », pourrait devenir son cauchemar… Au lieu de quoi, ils deviennent peu à peu indispensables l’un à l’autre. Jusqu’au moment où le paquet révélera son contenu, et ses secrets…

Ce livre va vous donner envie de chanter, d’écrire des mails à vos amis, de boire du schnaps et des tisanes, de faire le ménage dans votre vie, de pleurer, de rire, de croire aux fantômes, d’écouter le Jeu des Mille Euros, de courir après des poussins perdus, de pédaler en bord de mer ou de refaire votre terrasse. Ce livre va vous donner envie d’aimer. Et de danser, aussi !

⌧ CHRONIQUE ⌧

Intrigue ∎∎∎ Rythme ∎∎∎ Créativité ∎∎∎∎
Écriture ∎∎∎∎∎ Personnages ∎∎∎∎ Sentiments ∎∎∎∎

Je venais de lire « Quand souffle le vent du nord » quand j’ai entamé « Et je danse, aussi ». Il faut croire que j’étais en pleine période « roman épistolaire » ! On y retrouve au début le même genre d’ambiance : un homme et une femme qui s’échangent des emails, de plus en plus souvent, et de façon plus en plus engagée. Avec également le même départ maladroit dans cette relation inopinée : Adeline Parmelan a envoyé un paquet à un auteur, Pierre-Marie, et celui-ci entre uniquement en contact avec elle pour lui renvoyer ce qu’il suppose être un manuscrit. On le sent agacé, mais pour préserver son image publique, l’écrivain se force à rester politiquement correct. Pourtant, de fil en aiguille et d’opinions partagée en jeux d’esprit, ces deux inconnus vont tisser des liens pour le moins inattendus. Adeline l’enjoint à ne plus ouvrir son paquet, même si elle affirme que ce n’est rien de ce que Pierre-Marie pourrait imaginer, et ils deviennent amis… jusqu’à ce que la vérité les rattrape.

L’œuvre d’Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat est davantage ciblée sur Pierre-Marie, puisque après de nombreux échanges avec Adeline, on voit apparaître d’autres correspondances avec son éditeur, un couple d’amis, sa belle-fille et l’indescriptible Lisbeth. Les passages liés à cette dernière sont grandioses, on en rit ouvertement en imaginant le tableau et les échanges d’emails sont hilarants. C’est cela également qui prend aux tripes avec ce roman : écrivains ou non, les personnages sont comme vous et moi – avec leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses, leurs dilemmes amoureux et leurs amitiés à l’épreuve du feu. Avec tous les quiproquos et les non-dits qu’on accumule dans la vie jusqu’au jour où l’engrenage se grippe et où l’on ne peut plus avancer avant d’enfin recueillir des réponses claires et nettes.

Si Adeline peut se montrer agaçante à toujours tout ramener à son problème de poids et à sembler grossir le trait, on ne peut que compatir à sa situation sans réussir à comprendre comment elle va se dépêtrer de son passé. De son côté, Pierre-Marie n’est pas forcément mieux loti. Son quatrième mariage était enfin le bon, mais son épouse est portée disparue depuis des années, et depuis c’est la page blanche et les questions qui le taraudent de jour comme de nuit. Où est-elle ? Comment va-t-elle ? Que s’est-il passé ? « Et je danse, aussi » nous montre combien il est difficile de faire le deuil d’une relation quand la vérité reste voilée. À partir de là, Pierre-Marie sera amené à faire un choix irréversible : si quelqu’un détenait cette même vérité,  est-il sûr au fond de vouloir la connaître, au risque de mettre à mal ce qu’il était parvenu à reconstruire depuis le drame ?

À travers leurs deux personnages principaux, Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat entament un véritable ballet littéraire et relationnel. Que l’on parle de Josy et Max devant composer avec cette routine qui occasionne bien des ruptures, même dans les mariages les plus heureux. Ou d’Adeline et Pierre-Marie dansant l’un autour de l’autre sans jamais oser franchir le pas, et remaniant les faits pour mieux repousser l’échéance. Je pensais entrevoir la fin de cette histoire, mais à un moment donné, les auteurs lui font prendre un tournant aussi décisif qu’inattendu. J’ai adoré être aussi surprise ! C’est ce fameux paquet – végétant sur une étagère depuis des mois – qui dénouera tous les malentendus dans des larmes de colère, de souffrance et de libération. On a envie parfois de rire, parfois de pleurer, face aux enjeux et aux épreuves traversées par ce duo si pittoresque, mais ce roman est avant tout une ode à la vie et – clin d’œil à Pierre-Marie – j’ai l’audace de terminer cette chronique sur des points de suspension…

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