Extinction, de Matthew Mather

extinction⌧ FICHE TECHNIQUE ⌧

Titre français : Extinction
Titre original : Cyberstorm
Auteur : Matthew MATHER
Date de Parution : 12 Novembre 2015
Éditeur : Fleuve Éditions
Nombre de Pages : 478
Prix : 20,90 €

⌧ SYNOPSIS ⌧

Alors qu’une gigantesque tempête de neige s’abat sur Manhattan, Internet s’effondre, entraînant dans sa chute les infrastructures municipales : l’électricité, l’eau courante… Le black-out est total, les vivres viennent à manquer. Dehors, c’est la loi de la jungle, entre pillages et épidémies. On accuse les Chinois, les cyberpirates. La faim, le froid, la soif guettent à chaque coin de rue – mais l’ennemi le plus redoutable partage sans doute votre palier…

Dans la résidence de Chelsea où, hier encore, les voisins se pressaient joyeusement autour d’un barbecue, confiance et solidarité s’érodent peu à peu. Mike Mitchell, jeune père et ingénieur aisé, sait que la menace peut surgir de partout. Aucune barricade ne peut garantir contre la trahison, l’égoïsme, la paranoïa… Sa vie, celle de sa femme et de son fils ne dépendent que de son jugement. À mesure que la communauté se disloque, l’extinction opère son effroyable sélection naturelle…

⌧ CHRONIQUE ⌧

Intrigue ∎∎∎∎∎ Rythme ∎∎∎∎∎ Créativité ∎∎∎∎∎
Écriture ∎∎∎∎∎ Personnages ∎∎∎∎∎ Sentiments ∎∎∎∎∎

Tout commence par une fête entre voisins sur le toit d’un immeuble new-yorkais. On bavarde avec insouciance, on taquine celui qui carbonise la viande sur le barbecue. Une ambiance bon enfant dans laquelle évoluent Mike, sa femme Lauren et leur jeune fils Luke. Comme tout un chacun, on devine quelques tensions au sein de leur couple mais rien d’insurmontable à priori. À l’échelle mondiale, les choses sont moins réjouissantes. Les États-Unis stationnent en Mer de Chine, les incidents se multiplient entre les deux nations, si bien qu’on ne sait plus vraiment qui a commencé et encore moins comment cela va se terminer.

L’internet rame de plus en plus à New York à l’approche des fêtes, mais personne ne s’en affole réellement à part Chuck, le voisin survivaliste de Mike qui parle de quitter la ville le temps d’y voir plus clair. Mais Mike préfère rester sur place pour ménager sa femme et son ami décide donc de rester à leurs côtés. Peu après, une violente tempête de neige s’abat sur la ville et coupe toutes les voies de communication. Cette opportunité manquée viendra les hanter pendant des semaines… En attendant, il faut s’organiser pour rassembler des vivres, de quoi se chauffer, boire et se laver. Mais c’est partout pareil : les vitrines des magasins sont éventrées, les rayons vidés, tout vient rapidement à manquer. Face au manque d’informations officielles, le doute et la peur s’installent dans tous les cœurs et les esprits s’échauffent. La loi de la jungle reprend ses droits et les élans de solidarité sont malheureusement confrontés à quelques âmes égoïstes et malveillantes qui espèrent bien tirer profit de cette catastrophe annoncée.

Comme Mike et ses voisins de palier, le lecteur n’a aucune idée de ce qui se passe en dehors de New York. Difficile d’évaluer la situation dans de telles conditions, de savoir si les choses vont aller en s’arrangeant ou en empirant. Les cadavres et les ordures ménagères s’empilent entre deux congères dans les rues de la mégalopole. Les amis d’hier ne sont peut-être plus si fiables aujourd’hui ; certains cachent bien leur jeu dans l’espoir d’y gagner vivres et sécurité. À l’instar de l’intrigue, Mike est partagé entre solidarité et individualisme. C’est un personnage moitié meneur et moitié suiveur, fort et vulnérable à la fois. Chuck et lui forment un duo de choc et font des pieds et des mains pour sortir leurs familles de cet enfer sur Terre.

Plus je m’enfonçais dans cette lecture, plus j’avais l’impression d’être ensevelie sous la neige. J’ai inconsciemment attrapé un plaid pour pouvoir me plonger sans discontinuer dans ce roman oppressant. Tout se détériore si vite et les rumeurs sont si alarmantes qu’on a du mal à lâcher le livre. Mais ce qui rend cette fiction si angoissante, c’est bien le fait qu’elle reflète une triste réalité : de nos jours, la plupart des infrastructures sont reliées à internet, or personne ne contrôle le réseau mondial. Dans un contexte de cybercriminalité galopante, Matthew Mather nous explique les dangers auxquels nous pourrions nous retrouver confrontés si rien ne change. Il expose soigneusement les enjeux, les failles, les relations de cause à effet, nous démontre qu’un seul grain de sable peut suffire à immobiliser une machine pourtant bien huilée. Aucun gouvernement n’est à l’abri des hackers alors que nous nous reposons de plus en plus sur le numérique.

Le dénouement de cette histoire est assez inattendu et j’y ai autant adhéré que tout le reste.L’auteur parvient à nous surprendre jusqu’au bout et la toile qu’il a tissée autour de la petite communauté de Mike et Chuck est tout bonnement hallucinante. Tout est soigné, chaque détail soupesé, chaque piste envisagée. On a vraiment l’impression qu’il n’a rien laissé au hasard et qu’il s’est documenté à n’en plus finir sur le sujet. Si vous ne craignez ni le froid ni les frissons dans le dos, ce thriller est fait pour vous. Il vous glacera les sangs à coup sûr et vous ne regarderez plus jamais l’internet de la même façon !

Une réflexion sur “Extinction, de Matthew Mather

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